mercredi 25 février 2015

La guerre, yes, sir


Henri Bourassa doit se retourner dans sa tombe. Les Québécois, dit un récent sondage, sont à 60% en faveur de la mission en Irak. De tous temps, les Québécois se sont farouchement opposés aux expéditions militaires canadiennes outre-mer. À la toute première excursion, en 1899, au moment de la guerre des Boers, pourfendue avec ardeur par Henri Bourassa, à la conscription en 1917 et encore en 1944, et jusqu'à la guerre en Afghanistan en 2001. La supposée tradition pacifiste du Québec vient d'en prendre pour son rhume. Pour la première fois depuis longtemps, Québécois et Canadiens se retrouvent sur la même longueur d'ondes. Et Jean-François Lisée qui croyait le fossé entre les deux solitudes désormais infranchissable...

Ah, niqab, quand tu nous tiens! Ou devrais-je dire, nous étouffes? C'est évidemment pas la guerre comme telle qui est soudainement plus séduisante, plutôt les mesures anti terroristes du gouvernement Harper dont la mission en Irak fait partie. D'un côté de l'Outaouais comme de l'autre, on applaudit: 74% des Québécois et 82% des Canadiens sont d'accord avec le projet de loi C-51qui, notamment, transformera les agents du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) en gendarmes. C'est oui à la guerre à la maison comme à l'étranger.

Prenons un moment pour mesurer l'exploit. Un gouvernement qui encore hier nous faisait peur avec son penchant pour les prisons et les avions de chasse, son mépris pour l'environnement, les données scientifiques, les groupes sociaux, pour ne rien dire de Radio-Canada, est aujourd'hui un qui nous rassure? Après neuf ans de politiques contestables, le gouvernement Harper retrouve une odeur de sainteté grâce à la peur que nous avons des méchants islamistes. Qui sont parfois bien méchants, bien sûr, mais quel rebond quand même! Quelle habileté pour l'amalgame dont nous mettait en garde François Hollande suite aux attentats de Charlie Hebdo. Le ministre Jason Kenny qui, hier encore, s'en prenait au projet québécois d'interdiction des signes religieux aujourd'hui retourne sa veste en promettant de porter en appel la décision permettant à une musulmane de porter serment et un niqab en même temps. Steven Blaney, lui, ne rate pas une occasion de brandir la "menace islamique" tout en gardant secret la vidéo trouvée chez Michael Zehaf-Bibeau, responsable de l'attentat à Ottawa. La vidéo devait fournir une preuve de plus du danger qui nous guette mais, curieusement, on n'entend plus parler.

Le projet de loi C-51est tout sauf rassurant. Vague dans ses orientations, imprécis dans son langage, il s'agit d'une législation qu'on "ne veut pas que les gens comprennent", dit le chroniqueur politique du Globe and Mail, Campbell Clark*. Il faut en effet se demander pourquoi la loi accorde aujourd'hui au SCRS ce qu'on lui a refusé au moment de sa création: la capacité d'agir, comme le fait déjà la GRC, sur de possibles menaces. Ses supers agents pourront infiltrer des organismes, disséminer de la fausse information, faire de la filature comme bon leur semble. Et quand ils voudront en faire davantage, et devront obtenir la sanction d'un juge, ça se fera en catimini, sans partie adverse, sans savoir ce qui a été discuté.

Cette loi vise à défaire, en fait, les leçon apprises il y a 30 ans. La mise sur pied du SCRS en 1984 répondait, rappelons-le, aux excès de la GRC après la Crise d'octobre. En 1970, les "mesures de guerre" instaurées par le gouvernement Trudeau sont encore plus populaires que les mesures anti terroristes de Harper aujourd'hui : 87% des Canadiens approuvent. On croit même qu'il faudrait interdire les manifestions de communistes (53%), de hippies (43%) et de féministes (31%), pour bonne mesure. C'est seulement en découvrant, 10 ans plus tard, les excès de zèle de la GRC (liste des membres du Parti québécois volée, courrier intercepté, grange brulée...) qu'on se ravise. "Il faut croire que les Canadiens ont compris que la suppression de hippies et de féministes n'assurait pas vraiment notre sécurité," dit le chroniqueur du Globe.

Une enquête sur les agissement de la GRC mènera à la création du SCRS, question d'établir (enfin) une nette distinction entre renseignement et répression policière. Pourquoi jeter tout ça aux orties aujourd'hui? Pourquoi la création d'une police secrète? Même en accordant un poids à la menace terroriste que la menace felquiste n'avait pas, il est toujours de mauvaise augure de contrer la supposée menace en menaçant la vie démocratique elle-même.

                                                                                         
                                                                                               

mercredi 18 février 2015

Les bienfaits toniques de la purge

C’est donc officiel. L’économiste Pierre Fortin confirme non seulement que nous vivons des temps durs mais que nous sommes « des champions de l’austérité ». Sur un total de 13 pays, le Québec serait troisième, après le Japon et l’Australie, parmi les austériens. Étonnant, quand même. L’austérité dont personne n’a soufflé motdurant la dernière campagne électorale, l’austérité qui a eu des effets « contraires » à ceux recherchés, admet aujourd’hui le Fonds monétaire international, l’austérité qui a mis la Grèce au bord de la faillite et qui pourrait créer l’effondrement de la zone euro, ce fléau des temps modernes serait terriblement prisé ici au Québec, non seulement par le gouvernement Couillard mais également, à en juger par des sondages, par les Québécois eux-mêmes.
  Comment une idée qualifiée, selon le Prix Nobel en économie Paul Krugman dans The New York Review of Books, d’inefficace et même de dangereuse peut-elle exercer une telle emprise ? Curieusement, la notion est adoptée en pleine toundra canadienne, à Iqaluit, dans le noir et la froidure. On est février 2010, deux ans après la pire crise économique depuis 1929, et les ministres des Finances du G7 sont réunis « au sommet ». Souvent, ces rituels ne riment pas à grand-chose, mais cette fois, c’est tout le contraire. « Dans l’isolation du désert canadien, les leaders du monde des finances s’entendent pour dire que, l’économie prenant du mieux, le temps est venu de détourner l’attention de la croissance économique. »
  Comme des alchimistes, relate Krugman, nos leaders embrassent alors l’idée d’austérité. La décision est d’autant plus surprenante qu’elle est contraire aux mesures adoptées durant les trois récessions précédentes (1975, 1982, 1991) ; contraire aussi aux manuels d’économie d’usage. Les conditions qui pourraient justifier des coupes massives (la surchauffe, l’inflation…) n’existent pas à l’époque et tout le monde sait que réduire les dépenses gouvernementales augmente aussi le chômage. Alors pourquoi ?
  La Grèce, évidemment, inquiète. Sa dette faramineuse est en train de devenir un problème non seulement pour le petit pays de 11 millions d’habitants, mais pour l’Union européenne elle-même. De plus, deux économistes de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, font un tabac avec leur théorie selon laquelle aucune économie ne peut maintenir une dette supérieure à 90 % du PIB. Or, la dette grecque en 2010 est de 130 % du PIB (177 % aujourd’hui). La thèse de Reinhart et Rogoff a « plus d’influence sur le débat public que peut-être tout autre article dans l’histoire de l’économie », dit Paul Krugman.
  On connaît la suite. Plus d’un million de chômeurs (26 % de la population), 180 000 petites et moyennes entreprises en faillite, une dégringolade de 27 % du PIB, du jamais vu depuis la crise de 1929, fermeture brutale de la radiotélévision publique, répression policière… « Un désastre économique et social », dit un rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme. La Grèce a bien sûr sa part de responsabilité dans ce chaos, mais la responsabilité majeure repose avec la troïka (la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque européenne), dont « le plan de sauvetage ne consistait pas à sauver la Grèce mais à sauver les banques européennes », dit un article de Médiapart. « Ainsi, seulement 10 % des crédits accordés à la Grèce seront vraiment utilisés pour soutenir l’économie du pays et sa population. Tout le reste n’a servi qu’au système financier. »
  Pourtant, malgré l’échec patent, la troïka joue toujours la dure, refuse d’effacer une partie de la dette grecque. De plus, la théorie de Reinhart et Rogoff est aujourd’hui discréditée pour cause de méthodologie boiteuse. Alors, encore une fois, pourquoi ? Pourquoi cette conversion massive à une religion qui rend aussi malheureux ? Les politiques néolibérales à l’honneur aujourd’hui comptent bien sûr pour beaucoup, mais il faut également tenir compte du facteur psychologique.
  La morale voulant qu’il faille payer pour ses péchés, pour ses excès, est une idée très répandue, dit l’économiste et chroniqueur du New York Times. À peu près tout le monde y souscrit à titre individuel. Ce qui explique pourquoi, malgré le manque de résultats probants, l’austérité gagne les coeurs et les esprits. Ça va faire mal, même très mal, mais vous allez voir, vous vous sentirez beaucoup mieux après. Les bienfaits toniques de la purge, n’est-ce pas précisément le discours du gouvernement Couillard à l’heure actuelle ?
  Personne ne conteste, encore une fois, le besoin de revoir des programmes, de gérer de façon efficace et responsable. Mais de voir un gouvernement le mors aux dents a de quoi inquiéter.

mercredi 11 février 2015

La méthode Toyota

Vous vous demandez peut-être d’où vient cette rage de réformer le système de santé à coups de hache et de bâillon ? Pourquoi il faut abolir les 18 agences de santé, réduire 182 centres de santé et de services sociaux à seulement 33, imposer des quotas aux médecins et concentrer les pouvoirs dans les mains de Docteur No, notre ministre de la Santé, Gaétan Barrette ? Elle est où l’inspiration pour une réforme aussi massive, pour ne pas dire contestée ?
  Et pourquoi faut-il coller des ingénieurs aux fesses des infirmières afin de mesurer leurs moindres gestes ? « Vous venez de faire trois pas de trop, là », rapportait récemment la présidente de la Fédération, Régine Laurent. Les infirmières se font dire comment « optimiser » leurs mouvements par des gens qui n’ont jamais soigné personne. Et saviez-vous que les couches, les lingettes et le savon de bébé, les serviettes hygiéniques et jusqu’au Kleenex ne sont plus fournis lors d’accouchements, du moins dans les hôpitaux du CHUM ? Avis aux femmes enceintes. Certains de ces articles sont désormais « sous clé » et ne sont dispensés que pour des femmes qui en ont urgemment besoin.
  Bienvenus dans le monde de la « gestion minceur » (lean management) aussi connue comme la méthode Toyota. L’actuel ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a été le premier à introduire cette notion lorsqu’il était à la Santé : « Ce qu’on fait, c’est qu’on travaille avec les gens pour éliminer les processus inutiles », disait-il en 2008. La chasse au gaspillage en temps, en argent ou en procédures est le mot d’ordre de cette nouvelle philosophie managériale. Mais une méthode inspirée d’une chaîne de production automobile peut-elle vraiment servir d’inspiration aux soins prodigués aux malades ? Et comment !, disent les convertis. Depuis un projet pilote au Seattle Virginia Mason Medical Center en 2008, la méthode « d’en faire plus avec moins » s’est répandue dans plusieurs hôpitaux aux États-Unis, ainsi qu’ailleurs en Europe et en Australie.
  Ici au Québec, le lean management a été introduit dans trois CSSS et au CHU à Québec en 2008, à la demande de M. Bolduc. Il s’agissait dans un premier temps de « découper » tout le processus de soins, un peu comme on découpe un saucisson en rondelles. « Si j’entre voir un patient, la prise de température est considérée comme étape 1, le soluté, étape 2, et ainsi de suite, explique Régine Laurent. Évidemment, ce n’est pas comme ça qu’une infirmière travaille. » Tout étant codifié d’avance, l’infirmière qui déciderait, en voyant l’allure de son « client » (ainsi nomme-t-on le patient désormais) de lui administrer un soin non prévu doit ensuite se justifier en rédigeant un rapport. Pour les bureaucrates de ce monde, le superflu est partout sauf évidemment dans la paperasse.
  Mais ce n’était qu’une première phase. La deuxième a été introduite en 2012, par le ministre Bolduc toujours, et consistait à minuter le travail. « Pour une relation d’aide dite de premier niveau, le temps alloué était, disons, 15 minutes, une relation deuxième niveau, 10 minutes, poursuit la présidente de la FIQ. Mais ça n’a aucun sens ! Voulez-vous bien me dire ce que ça veut dire une relation d’aide de premier niveau ? »
  C’est la multinationale de gestion Proaction qui a été engagée par le ministère pour commencer à implanter la nouvelle médecine-minute au Québec. Le travail se poursuit évidemment aujourd’hui sous la férule du redoutable Dr Barrette — qui se garde bien de parler de méthode Toyota mais qui privilégie, lui aussi, les mêmes objectifs : quantification, optimisation, réduction des coûts. Le « financement à l’activité », le troisième projet de loi que nous promet bientôt l’actuel ministre de la Santé consiste justement en la troisième phase de ce vaste programme. On découpe, on minute, ensuite on décide combien ça vaut. Comme dans n’importe quelle chaîne de montage, la rentabilité est à l’honneur. Dans Lean Management in Hospitals : Key Factors for Successful Implementation (2011), on ne se gêne pas d’ailleurs pour détourner le serment d’Hippocrate — « je dirigerai le régime des malades à leur avantage » — pour vouloir dire avantage économique.
  Plusieurs voient dans cette obsession de quantifier ce qui est foncièrement humain — l’idée de venir en aide, de soigner quelqu’un — le signe d’une privatisation imminente. Je doute que le gouvernement Couillard ose aller jusque-là. Mais tous ces bouleversements s’inscrivent dans un contexte plus large, c’est sûr, celui de battre en brèche l’État providence, cette « omniprésente nounou » qui nous mène au bord de la faillite.
  Attachez vos tuques. La bataille s’annonce longue entre le gouvernement et tous ceux qui voient dans cette mentalité comptable une rupture du contrat social.

mercredi 4 février 2015

L'un chante, l'autre pas

L’un en donne plus que le public en demande, l’autre est incapable de sortir de sa loge. Vous aurez reconnu Stephen Harper et Philippe Couillard face à la question de l’heure, la lutte contre le terrorisme. M. Harper ne cesse de jeter de l’huile sur le feu, alors que M. Couillard, c’est tout le contraire : une « couverture mouillée », comme disent les Anglais. Le PM canadien, qui se veut le champion de la sécurité, en fait trop ; le PM québécois, l’homme des libertés individuelles, pas assez. Remarquez, des deux, je préfère le style Couillard : il est certainement plus courageux de défendre les droits et libertés à un moment où tout le monde crie au loup, que de tenter de gagner des points en se martelant la poitrine et en proclamant des mesures mal conçues et mal encadrées. Le projet de loi antiterroriste proposé par le gouvernement Harper, loin de rassurer, fait peur. Pourquoi donc faut-il que des agents de surveillance deviennent des gendarmes, si ce n’est pour renforcer l’État policier dont rêvent les conservateurs ?
  Mais, après l’aventure de l’imam Hamza Chaoui, des questions se posent aussi de ce côté-ci de l’Outaouais. Il y a quelque chose d’absurde de constater l’impuissance du gouvernement Couillard devant le problème qu’il a lui-même identifié : la radicalisation islamiste. Faudra-t-il s’en remettre chaque fois aux entourloupettes des règlements municipaux pour trouver une solution aux imams de la déraison ? Il reste à trouver comment, sans enfreindre la liberté d’expression, on peut gérer ce genre d’imbroglio. Bien plus important que l’interdiction des signes religieux, voilà (enfin !) un boulot fait sur mesure pour le gouvernement Couillard.
  Aux antipodes sur la question du terrorisme, MM. Harper et Couillard se retrouvent, pourtant, sur la même longueur d’ondes face à l’Arabie saoudite. Vous n’entendrez ni l’un ni l’autre critiquer ouvertement le royaume des wahhabites : Philippe Couillard, pour y avoir travaillé comme neurochirurgien dans les années 1990 et conseillé le ministre de la Santé saoudien en 2010, Stephen Harper, pour avoir vendu, en 2014, 10 milliards de dollars de véhicules blindés, le plus important contrat d’armes dans l’histoire du Canada. Pourtant, s’il y a un pays qui représente l’anathème tant pour un défenseur de la liberté d’expression que pour le pourfendeur du djihad islamiste, c’est bien l’Arabie saoudite, « un pays qui figure parmi les plus répressifs et les plus liés au terrorisme de la planète ».
  Oussama ben Laden, faut-il le rappeler, était saoudien ; l’extrémisme auquel nous goûtons aujourd’hui a ses racines en Arabie saoudite. De plus, le pays est responsable d’avoir financé, dans divers pays dont le Canada, des écoles, des mosquées et des centres communautaires faisant la promotion d’un islam rigoriste, fondamentaliste, précisément du type de l’imam Chaoui. L’Arabie saoudite dit avoir cessé aujourd’hui sa propagande, mais des brochures saoudiennes se trouvent dans certaines mosquées de Montréal encore aujourd’hui. À l’intérieur du pays, par contre, les mesures répressives ne sont aucunement à la baisse. Outre la condamnation à 1000 coups de fouet du blogueur Raïf Badawi, l’Arabie saoudite détient la palme des décapitations en 2014. Selon un rapport d’Amnistie internationale, il y a bien d’autres cordes répugnantes à son arc. La flagellation, l’amputation et d’autres tortures sont fréquemment utilisées. Les exécutions sont fréquentes pour des délits aussi mineurs que l’adultère, le vol à main armée, l’apostasie, le trafic de stupéfiant, l’enlèvement, le viol et la « sorcellerie ». Et, bien sûr, la discrimination contre les femmes est continuelle. Elles doivent obtenir « l’autorisation d’un homme avant de pouvoir se marier, entreprendre un voyage, subir certaines interventions chirurgicales, prendre un emploi rémunéré ou suivre un enseignement supérieur ». Et elles ne sont toujours pas autorisées à conduire une voiture.
  L’Arabie saoudite est une bonne raison pour laquelle il faut prendre avec un gros grain de sel la guerre sainte de Stephen Harper contre le terrorisme. C’est faire beaucoup de bruit avec sa bouche plutôt que d’agir sur les véritables sources du problème. Les liens d’affaires avec le royaume étant à ce point importants, il va falloir attendre évidemment longtemps avant que ça ne change.
  L’Arabie saoudite révèle également les contradictions dans la position de Philippe Couillard. Si la défense des droits et libertés est aujourd’hui tout à son honneur, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle ne l’a pas toujours été. On peut à la rigueur passer l’éponge sur la collaboration du premier ministre, dans une ancienne vie, avec un régime terroriste. Mais on peut de plus en plus difficilement lui pardonner son inaction aujourd’hui.