mercredi 28 janvier 2015

Laïcité, prise 2

Le débat sur la laïcité est de retour, parrainé par Charlie Hebdo. Une rédactrice de la revue était à Montréal cette semaine pour nous inciter à choisir la laïcité face à la menace extrémiste. « Il faut choisir son camp, arrêter d’être les idiots utiles de ceux qui s’allient au crime et au terrorisme », dit Zineb el-Rhazouy, qui croit par ailleurs nos accommodements raisonnables parfaitement incompatibles avec « l’idée qu’on se fait, nous, de la République ». Ne pas céder un pouce, c’est la devise de la fière Marianne.
  Après un premier débat sur la laïcité gâché par l’ajout de « valeurs québécoises », en voici un deuxième vicié par l’importation de « valeurs françaises ». On a hâte au jour où l’on pourra avoir un vrai débat sans détournement majeur. Simplement pouvoir poser les questions essentielles serait combien bienvenu. La neutralité religieuse doit-elle forcément rejeter les religions ou simplement les ignorer au sein de l’État ? On pourrait commencer là.
  Incapable de dire comment la laïcité pure et dure empêche les fous d’Allah de sévir, le bilan de la France étant assez piteux à cet égard, Mme el-Rhazouy démontre par ailleurs une insensibilité bien française à tout ce qui n’est pas… français. Quelqu’un devrait profiter de son passage au Québec pour l’instruire dans l’histoire de ce pays.
  D’abord, le Canada est une terre d’immigrés, ce qui n’est évidemment pas le cas de la France qui a accepté l’idée d’immigration à reculons, bousculée par la guerre d’Algérie. Deuxièmement, cette patrie a été construite à partir d’un accommodement raisonnable. Il avait d’ailleurs un nom : le statu quo provisoire. Après la Conquête, les Britanniques ont compris que tout irait mieux s’ils permettaient aux colons de continuer à parler français. Le traité de Paris, qui consolidait la suprématie des Anglais et constituait une défaite humiliante pour les Français, a aussi été rédigé dans la «Langue Françoise», langue de la diplomatie à l’époque, mais il accorde également le droit de religion aux conquis. Ce qui devait être transitoire — le traité spécifie que le français « employé dans tous les Exemplaires du présent Traité, ne formera point un Exemple » — est par ailleurs demeuré. Deux accommodements qui ont scellé le destin de la colonie française à tout jamais.
  Le Québec n’existerait pas sans ces génuflexions de la part des Anglais. On peut toujours dire qu’ils n’avaient pas le choix, le poids du nombre étant du côté des colons, mais c’est assez rarement la méthode des conquérants. Les conquistadors espagnols, eux, ont procédé de façon autrement plus sauvage. Une troisième voie était également ouverte : malgré la défaite, on l’oublie trop souvent, les Français auraient pu conserver le Canada et concéder plutôt les Antilles. Ils ont manqué une belle occasion de nous imposer les valeurs républicaines (éventuelles) pour toujours ! L’histoire aurait été effectivement tout autre, mais comme disait Voltaire à l’époque : « Je suis comme le public, j’aime mieux la paix que le Canada, et je crois que la France peut être heureuse sans Québec. »
  Et le Québec sans la France, pourrait-on ajouter. On en a marre de se faire traiter de pleutres parce que l’on considère la tolérance, non seulement une vertu, mais comme une bonne façon de concevoir la démocratie. Un pays qui s’est construit en additionnant les populations (Amérindiens + Français + Anglais, etc.) se doit d’être ouvert aux autres. Ce qui n’empêche pas l’adoption de règles communes pour autant. On en a marre aussi de se faire narguer par « le pays des droits de l’Homme », toujours incapable d’inclure l’autre moitié de l’humanité quand il parle, rendant un brin suspicieuse l’application réelle desdits droits. D’ailleurs, malgré les prétentions contraires, la France n’est pas LE pays de la liberté d’expression ; les États-Unis, grâce à leur premier amendement constitutionnel, lui damnent le pion à cet égard. Chez nos voisins, on peut affirmer par exemple que l’Holocauste est pure invention, mais pas en France où les restrictions légales sont plus nombreuses.
  La France s’est sauvée de monarques despotiques en leur tranchant la tête et en proclamant : liberté, égalité, fraternité. Il s’agit sans contredit d’un des grands moments de l’histoire. Mais la férocité de ce grand revirement, son idéalisme aussi, inspire, encore aujourd’hui, la façon de concevoir le « vivre-ensemble » dans l’Hexagone. Tout sur le même modèle. « Vous m’aimez ou vous me quittez », a déjà dit un leader français, en référence aux immigrants. C’est un choix, soit. Mais peut-être serait-il temps d’admettre qu’il y en a d’autres, beaucoup mieux adaptés d’ailleurs à la réalité d’aujourd’hui.

mercredi 21 janvier 2015

Le choc des civilisations


Deux semaines après les attentats contre Charlie Hebdo, il est de plus en plus tentant de voir le monde divisé en deux : l’Occident et ses libertés d’un côté, les pays musulmans et ses fatwas de l’autre. Après les manifestations violentes au Niger, ils étaient des centaines de milliers en Tchétchénie à protester contre les caricatures de Mahomet, également au Mali, au Sénégal, en Mauritanie, en Algérie, au Pakistan, à Gaza, en Afghanistan et aux Philippines. Pour ne rien dire des 1000 coups de fouet au blogueur Raif Badawi en Arabie saoudite et des derniers faits d’armes de Boko Haram, dont celui de transformer une fillette de 10 ans en bombe humaine.
  Une importante partie du monde musulman est en crise, c’est le moins qu’on puisse dire. « Tout reste à faire en matière de compatibilisation entre le monde musulman et la modernité », expliquait le philosophe Abdennour Bidar à Anne-Marie Dussault cette semaine. Selon lui, le « choc des civilisations » est moins un antagonisme profond et irréconciliable entre l’Orient et l’Occident, entre les dévots d’Allah et les laïcards, qu’une incapacité, de part et d’autre, « de mettre en commun le meilleur d’eux-mêmes ».
  Ce n’est pas demain la veille. Il existe une culture humaniste au sein du monde musulman, mais qui bâtira les ponts, qui seront les colporteurs de valeurs communes ? Le seul qui se soit essayé, l’islamologue suisse Tariq Ramadan (Les musulmans dans la laïcité), a été rapidement dépeint comme un islamiste radical en Europe, plus particulièrement en France, malgré sa propre définition de « musulman modéré ». Qui dit vrai ? Le débat est trop chargé en ce moment pour le savoir.
  Dans cette lutte sans merci entre « les forces du Bien et du Mal », il n’y a pas que l’obscurantisme islamique qui soit ici en cause. Il y a tout un contexte géopolitique qui explique, non seulement la faillite des pays musulmans, mais aussi la rage qu’ils peuvent ressentir aujourd’hui, à la suite des guerres du Golfe, en Afghanistan, en Irak et à Gaza. « Comment croire que ces milliers de morts […] sur des territoires désormais décimés n’incitent pas à la vengeance, à la violence et au terrorisme ? » écrivait récemment Michel Seymour.
  François Hollande peut bien attribuer le fait qu’on brûle au Niger les églises et le drapeau français à l’incapacité de « ces pays de comprendre la liberté d’expression », il y a bien plus que de l’anti-Charlie à l’oeuvre ici. Il y a aussi un passé colonial qui revient hanter la mère patrie. De plus, il y a quelque chose d’un petit peu malaisé de voir la France se féliciter de ses vertus démocratiques alors qu’elle a fait un gâchis de sa politique d’immigration et d’intégration sur son propre territoire. Il faut lire à ce sujet Stéphane Berthomet dans Le Journal de Montréal expliquer, par A plus B, comment les jeunes musulmans ont été cantonnés dans des banlieues et laissés à eux-mêmes. Plutôt que de se draper dans les fanions de la République, les dirigeants et intellectuels français feraient peut-être mieux de procéder à un examen de conscience.
  Il est d’ailleurs assez ironique de souligner ici l’ignorance des pays musulmans alors que nous sommes nous-mêmes passablement ignorants, non seulement de ce qui passe dans ces pays, mais aussi de ce qui se passe dans cette dernière manche Occident c. Orient, la guerre que nous menons présentement contre le groupe État islamique en Syrie et en Irak. Depuis l’avènement des médias de masse, c’est la première instance notoire où nous ne pouvons pas vérifier ce qui se passe sur le terrain de manière indépendante. On doit se fier uniquement à ce que nous rapportent les militaires. Il y aurait eu jusqu’à maintenant 900 bombardements contre l’EI, mais sans dommages collatéraux, nous assure-t-on. Vraiment ? Peut-on les croire ? On ne voit rien, on ne sait rien et il suffit que les bourreaux en noir menacent de faire rouler de nouvelles têtes pour que nous renouvelions, aveuglément, notre confiance.
  Notre incapacité de juger adéquatement des événements est particulièrement mise à épreuve maintenant qu’arrive ce qui ne devait pas arriver : le combat terrestre. Ah, mais tout va pour le mieux, nous assure-t-on de nouveau. Mais encore. Il ne s’agit pas ici de remettre en question la nécessité de combattre les fous furieux. Seulement, plus nous sommes tenus dans le noir, plus il sera facile de diaboliser — pas seulement les terroristes, mais tout ce qui peut nous paraître contraire à notre manière de vivre —, plus nous serons enclins à voir ce combat comme celui de la raison contre la religion. Alors qu’il s’agit d’un conflit éminemment politique, de part et d’autre, où personne n’a le monopole de la vertu.

mercredi 14 janvier 2015

7 janvier 2015

Mercredi dernier, jour d’abomination que l’on connaît, nous sommes plus d’une centaine à grelotter au pied de l’hôtel de ville de Montréal, tout en chantant, tant bien que mal, La marseillaise. On est là pour la liberté d’expression, pour la démocratie, pour notre vieille mère, la France. Allons, enfants de la Patrie. Pour tout dire, nous ne sommes pas très sûrs pourquoi on est là ; nous sentons confusément qu’une limite a été franchie, comme dit une spécialiste des images de guerre. Cette manifestation spontanée, comme la marée monstre dans les rues de Paris quatre jours plus tard, n’a rien de pointu, pas de cause spécifique et immédiate à défendre. C’est simplement l’humanité qui répond : présente ! Encore vivants, « malgré le frette et les barbares ». Le geste réchauffe, comme de voir cette digue d’hommes et de femmes d’État, bras dessus bras dessous, défiler au nom de ce que nous partageons tous : le désir de vivre la tête haute.
  Le problème c’est que, au lendemain d’unautre jour maudit dans l’histoire du XXIe siècle, on n’a aucune idée où ces dignitaires nous mènent de ce bon pas.
  « Les religieux, dehors ! » crie un homme au moment où le maire Coderre prend la parole. Le bonhomme en question semble le savoir, lui, pourquoi on est ici. Comme un soûlard dans une chorale de minuit, dirait Leonard Cohen, il a un besoin irrépressible de mener le bal. Agressif, il aboie son ordre du jour — « faut abolir la religion ! » — détruisant du même coup l’esprit fraternel.
  La tentation est immense, après le massacre de Charlie Hebdo, de croire que nous vivons une guerre de religion, qu’il faut au plus vite décupler les bombes et les attaques au Moyen-Orient, ainsi qu’accorder plus de pouvoirs aux policiers, instaurer plus de surveillance, quitte à piétiner nos sacro-saintes libertés individuelles.
  Ce serait refaire les mêmes erreurs qu’ont commises les Américains après le 11-Septembre et les Français avec leur laïcité à la dure. Le problème n’est pas d’abord religieux. Le problème est un nouvel extrémisme qui se drape dans l’islam pour mieux nous faire peur. Ces supposés fous d’Allah ne sont obsédés que d’une chose : sortir de l’obscurité pour redorer leur blason. D’ailleurs, même à Paris, on voit qu’il s’agit davantage de « petits malfaiteurs », radicalisés en prison, plutôt que de réels héritiers d’Oussama ben Laden. Le djihad permet aux losers de ce monde une transformation non seulement instantanée, mais combien imposante. Ces terroristes sanguinaires ne cherchent pas à instaurer la charia dans nos pays ; à la rigueur, ils n’en ont rien à foutre de piétiner nos libertés. Ils en ont eux-mêmes amplement profité. Comme n’importe quel meurtrier de masse, ils cherchent le carnage, pur et simple, et l’immortalité qui vient avec.
  S’ils ont le pouvoir de terrifier, et c’est combien réussi, il faut se garder de leur accorder des pouvoirs qu’ils n’ont pas. Sur six millions de musulmans en France, rappelle un ancien de Charlie Hebdo, Olivier Cyran, « zéro représentant à l’Assemblée nationale. […] Pas un seul musulman non plus chez les propriétaires de médias, les directeurs d’information, les poids lourds du patronat, les grands banquiers, les gros éditeurs, les chefferies syndicales ». La fantaisie de Houellebecq d’une révolution islamique d’ici peu ne tient pas la route, ni en France, encore moins ici. Non seulement il faut se garder « des amalgames », comme ne cesse de le répéter François Hollande, « il nous faut d’urgence arrêter de faire rimer la laïcité avec le rejet des religions », dit l’écrivain humaniste français Marek Halter. « Ce qu’il faut enseigner, c’est le respect. »
  Il faut se garder d’idéaliser à outrance Charlie Hebdo, aussi. Modèle de bravoure et de provocation, la revue n’a pas toujours été un modèle d’honnêteté intellectuelle, comme l’a souligné, le premier, Jean-François Nadeau. À l’intérieur de ses pages, toutes les religions n’étaient pas sujettes au même traitement vitriolique, tant s’en faut. En France, c’est un crime punissable par la loi que de se moquer de l’Holocauste ; l’histoire et la communauté juive sont prises très au sérieux. La même considération n’est pas accordée à la communauté musulmane. Dans un superbe pied de nez aux « valeurs républicaines » et à la liberté d’expression, le gouvernement français a d’ailleurs interdit une manifestation propalestienne l’été dernier, en appui à la population de Gaza. Consciemment ou non, Charlie Hebdo a participé à marginaliser la communauté musulmane ; et il recevait la protection de l’État pour le faire.
  Dans l’après-Charlie, la tâche qui nous incombe n’est pas d’abord militaire ou répressive. Elle est d’essayer de mieux comprendre nos partis pris et nos divisions. Puisse le love-in parisien nous servir d’inspiration.

mercredi 7 janvier 2015

Le mal aimé

La vie est injuste. Pour les enfants surdoués qui, faute de moyens, ne deviendront jamais médecin, juge, astronaute ou danseur de ballet. Pour Thomas Mulcair également, grand parlementaire devant l’éternel, de loin le politicien fédéral avec le plus de mordant, de répartie et de contenu et, pourtant, le seul des trois leaders fédéraux qui risque de perdre sa place cette année. Pour Jean-François Lisée qui vient, par la peau des fesses, d’obtenir les 2000 signatures nécessaires à sa candidature à la chefferie du Parti québécois. Les mauvaises langues chuchotaient depuis des semaines qu’il se casserait la gueule. Les Allemands ont un mot pour décrire ce genre d’atmosphère : schadenfraude. La « joie provoquée par le malheur d’autrui » est décuplée, faut croire, quand il s’agit d’une grosse tête. Un homme d’une redoutable intelligence, davantage aguerri que ses rivaux, pourrait-on dire, et pourtant il part bon dernier dans cette course tant attendue.
  Évidemment, JFL a le nez un petit peu en l’air. Pas tant que les caricaturistes se plaisent à le dépeindre, mais un tantinet suffisant quand même. En tant qu’éminence grise du parti, ça passait sans problème ; en tant qu’aspirant-chef, ça ne passe pas du tout. Rien ne dit que l’ego PKP, ou encore Drainville, n’est pas tout aussi formidable, mais comme il n’existe pas encore d’instrument pour mesurer ce genre d’apanage, et que l’un bafouille et que l’autre est pétri de fausse modestie, c’est Lisée qui paraît fat, arrogant, prétentieux. C’est dommage pour lui, mais aussi pour nous. À tant voir ses défauts, on se prive de ses qualités.
  Je ne suis pas ici pour défendre l’indéfendable. En plus d’un brin d’arrogance, Lisée est aussi coupable de quelques erreurs de parcours. La pire : se distancier de la controversée charte, sous le nouveau gouvernement, alors qu’il a fait la carpe sous Pauline. JFL n’avait surtout pas besoin d’ajouter l’opportunisme à sa feuille de route. Mais encore une fois, des trois ténors, Lisée, Drainville, Péladeau — on se souvient encore de leur prestation le soir du 7 avril —, l’opportunisme n’est certainement pas détenu en exclusivité par le député de Rosemont. Alors, pourquoi le sort s’acharne-t-il sur celui qui sait le mieux chanter ?
  Il y a certainement quelque chose qui cloche entre l’illustre parcours de Jean-François Lisée par le passé et son chemin d’embûches depuis son arrivée en politique active. Outre le fait, bien entendu, que la vie peut être terriblement cruelle par moments. Il se peut que JFL n’ait tout simplement pas ce qu’il faut pour jouer dans l’arène politique, ni l’apparence d’humilité (toujours très appréciée, particulièrement au Québec), ni cette capacité mystérieuse de « connexion » avec le public, ou encore, de savoir quand il faut parler et quand il faut se taire. Cela dit, il faut admettre que Lisée paie beaucoup trop cher — en interne, du moins — sa critique du conflit d’intérêts de Pierre Karl Péladeau.
  Tout se passe comme si, des deux aspects en jeu ici, la question de fond concernant l’acceptabilité d’un magnat de presse en politique et la fameuse solidarité de parti, seule la deuxième comptait aux yeux des membres. Bien que la sortie de Lisée ait pu avoir l’air encore une fois opportuniste, la course à la chefferie étant bel et bien entamée, il a eu parfaitement raison de souligner que, même en plaçant ses actions dans une fiducie sans droit de regard, PKP, s’il est élu à la barre, demeurera « en apparence de conflit d’intérêts », et donc une « bombe à retardement ». Étant donné qu’il y a quasi consensus à l’extérieur du PQ sur cette question — en commençant par tous les autres partis, la Fédération professionnelle des journalistes et de nombreux commentateurs —, il était urgent que quelqu’un à l’intérieur du parti émette des réserves. Depuis, M. Péladeau s’est placé à deux reprises en conflit d’intérêts, mais le silence à l’intérieur du parti ne fait que s’appesantir à cet égard.
  L’empressement avec lequel on a coiffé JFL du bonnet d’âne pour son « manque de solidarité », mais pas du tout PKP pour son manque à l’éthique, laisse pantois. Il semble pourtant évident laquelle des deux fautes est la plus grave, la plus susceptible de porter ombrage aux instances démocratiques. En plus de payer pour ses propres erreurs, Jean-François Lisée paie pour cette consécration intempestive et irréfléchie d’un homme qui se démarque, pour l’instant, ni par ses idées ni par son charisme, mais par son argent et l’énorme influence qu’il exerce sur le monde des affaires. Influence qui devrait, en théorie, l’exclure de la course à la chefferie. Cherchez l’erreur.