mercredi 27 février 2013

La crise, prise 2



"Nous ne sommes pas en crise", disait le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, lundi matin. Après avoir affirmé que les Québécois n'aimaient rien de mieux que de "s'asseoir pour parler autour d'une table", le responsable du Sommet sentait le besoin de nous rassurer sur notre nature conviviale, question de partir la thérapie de groupe sur le bon pied.

C'était évidemment faire fi des manifestants dehors, appelant, foulards et banderole au vent, à la "grève mondiale contre l'austérité". On est loin du tintamarre du printemps dernier, j'en conviens. La présence de cette poignée de polyglottes, la banderole était en trois langues (espérons que l'OLF avait les yeux ailleurs), ne constitue pas une crise. Du moins, pour l'instant. Pour l'heure, il s'agit encore de groupuscules avec des revendications un peu ésotériques. Grève mondiale? Austérité?...

Emmurés comme nous sommes dans la post crise étudiante, et quelque peu anesthésiés aux effets de la crise financière mondiale du fait d'avoir si bien tiré notre épingle du jeu (merci Banque du Canada), il est sans doute difficile de distinguer les ombres au tableau.  Mais ici comme ailleurs, les deux grandes promesses de l'ère moderne, un travail relativement sûr et celle, non moins réconfortante, d'une retraite bien méritée, sont en train de fondre comme neige au soleil. Les jeunes trouvent de moins en moins de travail et les vieux sont de moins en moins capables d'accrocher leurs patins, ce qui ne fait qu'accroître le chômage des 18-24 ans. Le serpent se mord la queue.

Il ne s'agit pas ici de revendications strictement québécoises mais de ce dont mettait en garde récemment le Conseil des renseignements stratégiques américain (qu'on ne peut guère accuser de gauchisme), cette "insatisfaction croissante de la classe moyenne face aux gouvernements" qui, selon lui, déstabilisera les gouvernements de plus en plus. Bref, le "psychodrame" a beau vouloir se dissiper, il y en a d'autres qui se profilent à l'horizon.

Selon un sondage du Sun Life Financial, 63% des Canadiens croient ne pas pouvoir prendre leur retraite à 66 ans, 10% de plus qu'il y a seulement 5 ans. Pour la très grande majorité, ce n'est pas tant qu'ils ont envie de continuer, c'est qu'ils ont peur pour leur survie. De plus en plus de citoyens vieillissants vivent donc le cauchemar de penser qu'ils vont durer plus longtemps que leurs épargnes, si même ils en ont. De plus en plus de jeunes vivent le cauchemar inverse: ils se sentent inutiles au moment même où ils devraient prendre leur envol, une situation qui pourrait les affecter, dit une récente étude Toronto-Dominion, tout le long de leur vie active.

Bien que ni au niveau de la Grèce (51%), ni du Portugal (36%), ni même des Etats-Unis (16%), le chômage des jeunes Québécois (14%), le même qu'au Canada où on note aussi une augmentation de 2% en cinq ans, a de quoi inquiéter. Ici comme ailleurs, y a un ressort de fondamentalement brisé. Il ne s'agit pas seulement d'une mauvaise passe créée par la dernière récession, ou d'un seul indicateur économique parmi tant d'autres, il s'agit d'un système économique, basé sur la croissance, qui ne fournit plus.

"Nous avons toujours cru que la croissance serait perpétuelle et qu'elle serait la réponse à tout", dit Richard Heinberg, auteur de The End of Growth: Adapting to Our New Economic Reality. Le contraire est désormais vrai. "À cause de l'impératif de croissance, nous avons crée d'énormes déficits et dilapidé les ressources naturelles sans que nous puissions aujourd'hui y remédier", dit-il. Les mesures d'austérité, dénoncées par nos jeunes manifestants, sont les signes de panique de ce même système dont le seul mécanisme d'adaptation, en temps de crise, consiste à serrer la vis, généralement aux plus pauvres. Aux USA, en tenant compte de l'inflation, les bas salariés gagnent moins
aujourd'hui (7.50$/hre) qu'en 1968, tout en faisant le double du travail. Alors que le pdg de Walmart, lui, fait 11,000$ de l'heure!

Moi aussi, tiens (libérons-nous de l'affreux secret), je fais beaucoup moins qu'il y a, disons, 20 ans. On est toute une cohorte comme ça, la fierté da la classe moyenne dans bien des cas, à se serrer nonchalamment les fesses, comme si c'était normal de payer tout plus cher en gagnant pas mal moins d'argent. Vous connaissez l'histoire du jeune Athénien et son renard? Debout en rang, sous un soleil brûlant, feignant d'ignorer l'animal qui, caché sous sa toge, s'est mis à lui ronger le foie. Stoïque jusqu'au bout. On est une gang comme ça. Bref, il n'y a pas que les employés saisonniers qui en arrachent. L'escroquerie est beaucoup plus étendue qu'on ne le croit.

Combien de temps avant qu'on en tienne compte? Combien de temps, surtout, avant que ça saute?

                                                                       

mercredi 20 février 2013

L'extrême centre

À la veille du sommet tant attendu sur l'éducation, vous sentez-vous tout à coup comme un figurant dans un mauvais film? On vous avait promis un bon rôle dans Guerre et Paix et vous voilà jouant le villageois hébété dans Aurore, l'enfant martyr.
Dit autrement: éprouvez-vous (comme moi) la sensation bizarre que toute l'énergie, l'engagement, le poésie, pour ne rien dire des réflexions suscitées par le printemps étudiant, sont en train de se ratatiner comme peau de chagrin?
Quel contraste, quand même, entre l'effervescence d'il y a un an et l'imbroglio actuel. Comment est-on passé de «la plus grande mobilisation dans l'histoire du Québec» à une guerre de chiffres inintéressante?
Avec son franc parler habituel, l'ex premier ministre Jacques Parizeau a pointé le coupable du doigt. «Le déficit zéro bousille tout», a-t-il dit. On peut effectivement se demander comment un parti politique qui se disait très sympathique aux revendications étudiantes, il y a à peine six mois, a pu reprendre sa position de toujours (du moins celle prônée par son chef, Pauline Marois), l'indexation, sitôt arrivé au pouvoir, et avant même d'avoir entamé les discussions promises.
Pauline Marois n'est pourtant pas Lucien Bouchard (les deux, dit-on, ont très peu d'atomes crochus). D'où vient cette ferveur renouvelée pour le déficit zéro? Difficile de croire qu'il s'agisse, comme en 1996, d'une volonté d'assainir les finances publiques avant une campagne référendaire. L'incertitude économique n'est plus la principale raison de la désaffection souverainiste. Quand la proportion de jeunes indépendantistes équivaut aux 18-34 ans qui croient encore en Dieu, on se doute que le problème est ailleurs. Le projet manque tout simplement de souffle, d'éloquence et de raisons de se battre. Bref, tout ce que les militants étudiants ont su raviver le printemps dernier est absent, pour l'instant, de la cause. Raison de plus de ne pas s'aliéner cette infanterie du tonnerre.
À mon avis, derrière la marotte de la balance comptable, il y a une autre obsession, plus insidieuse encore: le centrisme pur et dur. Une maladie bien nord-américaine, disons-le, dont on peut constater les effets pervers en ce moment même dans les courses libérales au leadership, fédérale et provinciale. La maladie consiste à se dire ni de droite ni de gauche et d'être là où, dit-on, logent les gens de bonne volonté et de gros bon sens, en plein milieu. Les symptômes consistent à dire le moins possible tout en prétendant représenter le plus grand nombre. On parle beaucoup «d'en faire plus pour la classe moyenne». (Ça tombe bien, en Amérique du nord, tout le monde, ou presque, se veut de la classe moyenne). Bref, beaucoup de bonnes intentions mais sans engagements particuliers ou, le cas échéant, en s'assurant de saupoudrer à droite et à gauche, au propre comme au figuré.
Plaidant la défense de l'environnement, Justin Trudeau, par exemple, refuse le projet d'oléoduc Northern Gateway mais se dit en faveur de la vente de la pétrolière canadienne Nexen à la Chine, un pays qui cherche à quintupler son approvisionnement en pétrole d'ici quelques années, geste nécessairement néfaste à l'environnement. Go figure, comme disent les Chinois.
Cette marotte du soi-disant juste milieu, motivée en grande partie par la peur de s'aliéner le monde des affaires, semble aussi prendre du galon au Parti québécois. Après avoir reculé sur les étudiants, Madame Marois semble passablement disposée à reculer sur l'environnement. Le pire là-dedans n'est évidemment pas de vouloir garnir les coffres de l'Etat. Qui peut être contre? C'est cette façon de dépeindre comme ennemi du bien quiconque n'est pas d'accord avec le manger mou. Comme le souligne M. Parizeau, c'est malhonnête de voir les étudiants en faveur de la gratuité comme «hors normes» alors que l'idée faisait consensus il y a 40 ans et qu'elle est acceptée dans la plupart des pays d'Europe aujourd'hui.
La tentation de dépeindre les militants de l'ASSÉ en empêcheurs de tourner en rond est d'autant plus grande que 68% des Québécois, selon le dernier sondage, est d'accord avec l'indexation. Il y a un an, une majorité de Québécois, souvenons-nous, était d'accord avec la hausse préconisée par l'ancien gouvernement. Le culte du soyons-raisonable-et-de grâce-pas-de-vagues est aussi profondément ancré au coeur du Québec. La critique la plus souvent formulée lors du conflit étudiant? «Vous nous avez dérangés», de dire l'ex porte-parole Gabriel Nadeau-Dubois. Comme si le confort et l'indifférence, si bien décrits pas Denys Arcand il y a 30 ans, sévissaient toujours.
«Nous sommes arrivés à ce qui commence»: le percutant slogan mironien du printemps dernier se serait-il transformé en «Nous voilà arrivés à ce qui n'aboutira pas»?

mardi 12 février 2013

Amour


Rassurez-vous. Je ne m'apprête pas à balancer mes gros sabots à la tête de Cupidon. Je crois en l'amour, c'est la seule religion (un peu attrayante) qui nous reste. La seule qui respecte hommes et femmes, gais et hétéros, jeunes fringants et vieux décrépits, la seule qui s'incline devant l'excès. Tomber amoureux est un état de grâce qui rend non seulement plus beau, il rend meilleur, si ce n'est le courage que ça prend de dire je t'aime.

"Aimer c'est le fait d'éprouver un autre être comme irremplaçable et le lui déclarer", dit le philosophe Alain Finkielkraut. C'est aussi le seul moment de cette vie terrestre où l'on quitte son corps pour celui d'un autre. On se retrouve dans quelqu'un, pas seulement à coté. Religieux, vous dis-je.

La Saint-Valentin sert évidemment à compter ces miracles, tout en explorant l'amour contemporain. Immanquablement, à ce moment-ci de l'année, on se retrouve devant deux grandes colonnes: ceux et celles qui ont su durer ("laisse-moi devenir l'ombre de ton ombre") contre ceux et celles qui ont failli à la tâche ("I will survive"). Sous-entendu: les moeurs d'aujourd'hui, l'instantané et le jetable, sont moins propices à aimer longtemps.

Personnellement, je ne suis pas convaincue que la révolution numérique, pas plus que la révolution sexuelle, comptent pour beaucoup dans le soi-disant désordre amoureux. On a jamais eu autant de raisons de s'aimer qu'aujourd'hui, quand on y pense. C'est la première fois dans l'histoire, qu'hommes et femmes, nous nous contemplons en trois dimensions, intellectuellement, émotionnellement, physiquement, bref, sous toutes nos coutures et en (quasi) parfaite égalité. Nous voilà enfin tout nus, et c'est tant mieux. La possibilité de faire cause commune est là comme jamais auparavant. La réciprocité, le partage, la communication... tous les grands thèmes de l'amour avec un grand A, sont multipliés aujourd'hui comme jamais.

On vient d'ailleurs de publier une analyse réfutant l'idée que "les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus". Nous ne serions pas si différents l'un de l'autre, dit l'étude menée par l'université de Washington. Parions que cet arrimage ira s'accentuant avec le temps. Bientôt, il va falloir regarder dans ses culottes pour savoir qui est supposément plus viril, qui supposément plus empathique.

Dans son dernier film, le cinéaste Michael Haneke s'incline à cet autel. C'est-à-dire qu'il met en scène un couple qui est une copie conforme l'un de l'autre. Ils ont le même âge, les mêmes goûts, le même amour de la musique et ont vraisemblablement exercé le même métier. Ils ont jusqu'à la même taille et se sont mis à se ressembler physiquement, comme, dit-on, le font les vieux couples. En nomination pour plusieurs Oscars, récipiendaire de la Palme d'or à Cannes l'an dernier, Amour n'est sans doute pas le plus beau film sur l'engagement amoureux que vous aurez l'occasion de voir mais, à mon avis, il en existe peu de plus profond. Un film à la fois terrifiant et grandiose, banal et spectaculaire, à la mesure exacte de son sujet.

Personne ne dit "je t'aime" dans le film mais il clair que l'amour est là, usé par le temps mais indéfectible, du type I'll be there when the deal goes down, que chante Bob Dylan. Anne et Georges forment un couple serein et autonome, à la fois moderne (elle a longtemps gagné sa vie) et vieillot (ils sont branchés l'un sur l'autre comme des Siamois). Et puis, soudainement, Anne tombe malade. Au fur et à mesure que la dépendance, due à la maladie, s'installe, leur univers bascule. Ils deviennent des bourreaux l'un pour l'autre jusqu'à temps que l'un puis l'autre (ne vendons pas la mèche) n'en puisse plus.

"Tu es un monstre mais tu es gentil", dit Anne à son mari au début du film. Mais ce n'est qu'à la fin des deux heures que la phrase prend tout son sens, moins comme définition du pauvre Georges, que comme définition de l'amour comme tel.

Haneke démontre comment la cruauté et la trahison dorment comme des chiens au pied de l'amour, jusqu'au jour où, mine de rien, les bouledogues prennent le dessus. D'un couple qui s'était perdu l'un dans l'autre avec bonheur, Anne et Georges deviennent des adversaires le jour où leurs intérêts ne convergent plus parfaitement. La pente savonneuse du sentiment amoureux, la voilà, brillamment illustrée.

La difficulté d'aimer aujourd'hui tient sans doute à cette fine ligne entre se retrouver en quelqu'un, et se perdre, en ce jeu de funambule qui consiste à ne jamais renier qui on est, tout en ne laissant pas tomber l'autre. Pari impossible, semble dire Michael Haneke, mais encore faut-il s'essayer. Avec le temps, les choses du coeur se compliquent, la réalité aussi, mais ce n'est pas vrai qu'avec le temps, on aime plus.

                                                                                            

mercredi 6 février 2013

Pyongyang, mon amour



Après le douloureux clivage suscité par le mouvement étudiant le printemps dernier, voici venu un autre grand sujet de division: l'exploration pétrolière.

D'un côté, les "pragmatiques" qui voient une occasion en or d'exploiter une ressource convoitée, la même qui, en quelques décennies, a transformé la fluette Alberta en Godzilla de l'économie. De l'autre, les "idéologues" qui croient mal avisé le développement d'une denrée polluante et non renouvelable, pour les populations environnantes ainsi que l'environnement lui-même.

À vue de nez, les premiers paraissent plus nombreux et décidément plus forts en gueule, pouvant compter sur des ténors tels Alain Dubuc et Bernard Landry, et jusqu'à la ministre des Ressources naturelles, Martine Ouellet, ce qui surprend quand même un peu.

Faute de printemps, les opposants-idéologues, pour reprendre le terme de l'aspirant-chef, Raymond Bachand, hésitent encore à foncer. Sans doute est-il plus difficile de s'élever contre l'exploration pétrolière, qui évoque une denrée dure, le développement économique (on "aime"), plutôt que la hausse des droits de scolarité, une denrée molle, évoquant une simple philosophie de l'éducation (du "peut-être").

Et puis, Pétrolia, la compagnie qui zieute l'or noir québécois, s'est montrée à ce jour très adepte à mener le débat. "Nous aussi on est des Québécois", plaidait sa vice-présidente, Isabelle Proulx, récemment. En d'autres mots, je veux ce que tu veux, mes valeurs sont tes valeurs, et swinge la baquaise. Faire appel à la notion de "grande famille québécoise" est drôlement efficace pour attirer la sympathie d'une population pour qui les méchants loups, règle générale, viennent de l'extérieur.

Cette timidité des opposants n'est pas sans trancher, par contre, avec ce qui se passe sur la scène internationale. "Nous sommes à un moment critique de notre histoire ", dit un expert après l'autre. Le dernier en lice? Non pas Al Gore, qui vient de commettre un nouvel ouvrage sur la question, mais le National Intelligence Council, l'organisme chargé de recueillir les renseignements stratégiques aux Etats-Unis. Son dernier rapport prévoit que les questions environnementales, en conjonction avec les nouvelles technologies et "une insatisfaction croissante de la classe moyenne face aux gouvernements" vont déclencher "des changements économiques et politiques radicaux (...) à un niveau encore jamais vu". Et tout cela, d'ici 2030.

La Royal Society de Londres affirme pour sa part que nous sommes confrontés à la possibilité de "l'effondrement global de la planète." Ça ne fera pas kaboum! comme ont pu le croire des milliers de petits Nord-Américains (dont j'étais), blottis sous leurs pupitres en prévision d'une guerre nucléaire entre l'URSS et les USA. La fin du monde ressemblera davantage à La route de Cormac McCarthy, une désolation sans fin. Peu probable avant l'an 2100 mais sait-on jamais. Il s'agirait d'une "petite guerre nucléaire", telle que menace sans cesse la Corée du Nord (pour ceux qui se demandent ce que Pyongyang vient faire ici), pour que l'innommable arrive.

"À peu près toutes les civilisations se sont écroulées à un moment ou autre. Certaines, telles l'Egypte ou la Chine, se sont ressaisies; d'autres, comme celles de l'île de Pâques ou les Mayas ont disparu pour toujours (...). Mais aujourd'hui, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, le monde entier, cette civilisation hautement technologique et interconnectée qui, à divers degrés, nous lie tous, pourrait, à cause de problèmes environnementaux, s'écrouler à tout jamais", dit Can a Collapse of Global Civilization Be Avoided?

Il y a plein de choses, dans ce vaste monde, qui me donnent envie de pleurer. Les femmes indiennes violées avec des barres de fer, les néo-nazis, les talibans, les conditions de vie des autochtones, la Commission Charbonneau... Mais ça?  La destruction définitive de la planète? Par pure indolence, pure avarice? Ça me donne le goût de me coucher sous le pont Jacques-Cartier et d'y rester.

Il est tellement évident --comme en témoignent les soi-disant réalistes, toujours si prompts à décrier les "pelleteux de nuage"-- que nous sommes à mille lieues de regarder ces problèmes en face. Ça va prendre des calamités environnementales à répétition, partout sur la planète et idéalement en même temps, pour secouer cette indécrottable manie de compter ses cennes avant de compter les arbres. Et puis, il y a un autre obstacle. Pour éviter la catastrophe, il va falloir agir au niveau planétaire. Ça aussi c'est du jamais vu.

Vu les mentalités de bunker, à la Pyongyang, qui s'illustrent à chaque nouveau sommet sur l'environnement, dont celui du Canada, cette concertation n'est visiblement pas pour demain.