mercredi 24 avril 2013

Le sacro-saint pétrole


Au lendemain du 43e Jour de la Terre, passé, il faut dire, assez inaperçu, les paris sont ouverts sur le sort du gigantesque pipeline Keystone XL. Passera? Passera pas?...

Robert F. Kennedy, environnementaliste bien connu et fils du célèbre politicien du même nom, croit "au sens moral" du Président Obama et, par conséquent, au rejet de l'oléoduc devant transporter 830,000 barils de pétrole par jour de l'Alberta au Texas. Mais David Gordon, lui, ex-haut fonctionnaire du Département d'État, dit au contraire que M. Obama est tout bonnement en train de retourner sa veste.

À en juger du dernier sondage, le pari le plus sûr n'est certainement pas du côté éthique. Pas moins de 74% des Américains sont favorables à Keystone, une forte majorité préférant faire son lit du côté d'un approvisionnement pétrolier garanti, plutôt que de la réduction des gaz à effet de serre. Le fait que nos voisins ont récemment connu deux déversements de pétrole importants, dans le Golfe du Mexique et au Michigan, ne pèse visiblement pas lourd dans la balance. Le fait que les sables bitumineux albertains produisent du pétrole particulièrement toxique non plus. Entre maintenir le style de vie nord américain et s'attaquer aux problèmes environnementaux, le choix est clair. On veut son SUV.

Ça fait pourtant plus de 40 ans que nous avons développé une conscience écologique. L'idée qu'il y a des conséquences néfastes à l'activité humaine est née en bonne et due forme à la fin des années 60 et, avec elle, le besoin de remédier aux dégats. Seulement, quatre décennies plus tard, le bilan environnemental, loin de s'améliorer, est franchement alarmant: 50% des forêts et des zones humides ont disparus, 75% des pêcheries sont en déclin, l'Arctique pourrait disparaître complètement durant les mois d'été d'ici 2050,  ainsi que les deux tiers des espèces de la planète d'ici la fin du siècle. "L'impact des humains sur la planète équivaut aujourd'hui aux forces cosmiques qui ont causé l'ère glaciaire et ses extinctions massives", écrit Marq de Villiers dans Our Way Out. 

Devant une telle urgence, comment expliquer un tel laisser-faire?

Le combat écologique serait probablement plus avancé aujourd'hui n'eût été d'un bras de fer historique entre deux hommes aux visions parfaitement opposées: Paul Ehrlich, un des premiers écolos à avertir des limites des ressources naturelles, et Julian Simon, économiste de l'école de Chicago, défenseur d'une croissance illimitée. En 1980, Simon décide de confronter les vues alarmistes d'Ehrlich en lui proposant une gageure sur le prix de cinq ressources naturelles. Vu la demande continuellement à la hausse, Ehrlich est d'avis que les prix ne peuvent qu'augmenter alors que Simon pense le contraire.

Un an plus tard, Simon remporte le pari. Précisément au moment où il aurait été important d'aiguiser les consciences au fait que l'ère moderne comportait des conséquences environnementales réelles, c'est au contraire la thèse de l'optimisme économique triomphant qui prend le haut du pavé, retardant une véritable prise de conscience de 20 ans.

Ce n'est qu'avec la crise financière de 2008, en fait, que les Julian Simon de ce monde en prennent pour le rhume. Conjointement à l'accumulation de catastrophes environnementales du début du siècle, la dernière crise financière est un atout pour la cause écologiste car elle expose les limites d'un système économique basé à la fois sur l'exploitation des ressources naturelles et sur l'accès (éhonté) au crédit.  

Né avec la révolution industrielle --qui est, en fait, "la révolution des énergies fossiles," écrit Richard Heineberg dans The End of Growth-- c'est justement ce système, à deux poumons, qui est à la base de l'ère moderne. "Pendant les 150 dernières années, l'accès toujours croissant aux énergies fossiles a permis une croissance économique rapide, en moyenne 3% par année, dit Heineberg. Les économistes se sont mis à prendre cette situation pour acquis et les systèmes financiers, à baser le rendement de capitaux engagés sur les attentes d'une telle croissance".

Pendant 150 ans, nous avons donc fonctionné sur la notion que la croissance était normale et même, grâce aux progrès technologiques, sans fin. Les ressources naturelles sont limitées? Pas grave, la technologie trouverait bien une solution. À voir les résultats du dernier sondage, ce type de pensée magique semble toujours bien présent, et les politiciens de la trempe du ministre fédéral des ressources naturelles, Joe Oliver, toujours disposés à en ajouter une couche, au besoin.

Pour difficile que ça puisse paraître, concevoir un monde sans pétrole est néanmoins vers quoi, veux veux pas, on se dirige.

mercredi 17 avril 2013

L'éléphant rose


Cette fois, je suis d'accord avec Stephen Harper.

Suite au suicide de la jeune Néo-Écossaise, Rehtaeh Parsons, violée puis harcelée sur Internet, le Premier ministre dit qu'il faut arrêter de voir l'intimidation comme le problème. "L'intimidation a une connotation d'ados qui déconnent, dit-il, mais il s'agit en fait d'une activité criminelle, une activité sexuelle criminelle."

Je ne lui fais pas dire. Pour problématique que soit le harcèlement irréfléchi d'internautes,
le vrai problème est ailleurs.

Le problème est que tout a changé pour les femmes au cours des 40 dernières années : notre statut économique, notre place sur le marché du travail, notre degré d'éducation, notre contrôle sur nos grossesses et sur nos vies, notre capacité de s'accomplir, de rêver et, même, de vivre longtemps. Tout a changé, sauf le viol. Le fait d'agresser sexuellement et parfois sauvagement une femme, est toujours aussi répandu. On se demande même, les téléphones intelligents aidant, s'il ne l'est pas davantage, passant d'un supplice assez solitaire à un espèce d'exploit à partager sur Facebook, comme s'il s'agissait d'un souvenir exotique de voyage.

L'éléphant dans la pièce, pas seulement pour Rehtaeh Parsons, mais pour toutes les femmes, c'est qu'indépendamment de qui vous êtes, de votre lieu de résidence, de votre âge ou des précautions que vous prenez, vous pouvez être agressée sexuellement. Peu importe votre statut ou votre pays d'appartenance, vous êtes toujours une victime potentielle.

On parle aujourd'hui de l'effet qu'aura sur les marathoniens l'explosion de deux bombes à Boston, lundi dernier. Imaginez cet effet multiplié par milliards. N'importe quelle femme a, quoi, mille fois?, 100 mille fois? plus de chances d'être agressée sexuellement qu'un coureur a de chances d'être blessé par une bombe.

À mon avis, on ne mesure pas suffisamment ce que ça veut dire pour les femmes de vivre hantées de la sorte. Le fait d'être régulièrement sujettes à la peur ou à l'humiliation veut dire que les femmes, jusqu'à preuve du contraire,  n'habiteront jamais le même pays que les hommes. Peu importe les gains, les Chartes de droits et libertés, le réel souci d'égalité dans la plupart des pays développés, nous sommes handicapées par notre sexe. Nous avons une jambe en trop, en quelque sorte. L'égalité, la vraie, est en fait
inatteignable.

Et après, on se demandera pourquoi les femmes manquent d'assurance en elles...

"Ma fille n'a pas été intimidée à mort, elle a été déçue à mort," écrit le père de Rehtaeh Parsons, quelques jours après le décès. Déçue, d'abord, par les deux garçons qui lui ont sautée dessus alors qu'elle vomissait tout son soûl lors d'une beuverie, déçue ensuite par la police qui n'a rien fait, par son école qui s'est montrée indifférente et, finalement, par les amis qui l'ont traitée de tous les noms.

L'idée, combien répandue, que les femmes sont en partie responsables de ce qui leur arrive est au coeur de cette tragédie sans fin. Une femme légèrement vêtue ou encore, qui lève le coude, est une femme, croit-on toujours, qui se promène avec "fuck me" écrit sur le front. Et ça ne se limite pas aux jeunes mâles en rut. L'avocat des deux jeunes footballers de Steubenville, Ohio, accusés plus tôt cette année d'avoir violés une fille qui était tombée dans les pommes, a plaidé qu'elle avait donné la permission "en se saoulant". A Cole Harbour, N.E., une page Facebook créée par une jeune femme en soutient aux deux violeurs, affirme que l'agression de Rehteah Parsons était un acte "consensuel".

"Le viol est encore vu comme un irrépressible envie de baiser, une compréhensible indiscrétion," écrit Samatha Toubey, dans le Globe and Mail. Quoi de plus normal pour des hommes, surtout jeunes, de vouloir se mettre. Mais il y a un corollaire extrêmement pervers à cet axiome. Non seulement s'attend-t-on à ce que les femmes leur soient disponibles sexuellement, en sautant dans cette arène, les femmes signent leur ruine. Ce n'est pas par hasard si on insulte des femmes comme Hillary Clinton, Alison Redford et Pauline Marois à coups de "slut" et "bitch", des insultes à connotation sexuelle, sur les réseaux sociaux. La sexualité est l'outil par excellence pour remettre les femmes à leur place. Bien des stéréotypes ont sauté en ce qui concerne les femmes, mais pas celui-là.

Ce qui se passe n'est donc pas innocent. On peut d'ailleurs se demander si l'épidémie d'agressions sexuelles, soutenue par une industrie pornographique en folie et l'image hyper sexualisée des femmes, n'est pas une riposte, justement, à la libération des femmes. Un façon de limiter, inconsciemment ou pas, la place que les femmes prennent sur la place publique.

Le temps est venu de dire : ASSEZ.

                                                                       

mardi 9 avril 2013

PPP: la police, le P-6 et le PQ


La tête du panda, ç'a été le clou. Déjà, les arrestations massives, les charges à coups de matraque, les manifs qui, à peine démarrées, sont décimées... tout ça laisse un bien mauvais goût. Mais décapiter le symbole même de la résistance pacifique? La mascotte le plus affectueuse dans l'histoire de l'humanité? Le modèle par excellence de l'engagement intelligent? Quelle mauvaise idée. Sûr que les émules de la SPVM, venus par monts et vallées étudier les tactiques de répression de foules, ne la retiendront pas celle-là.  

Quand même étonnant qu'on fesse plus fort --ou en tout cas plus systématiquement-- aujourd'hui, sous un gouvernement prétendument pro étudiants et même, pro manifestations, qu'au moment de la loi 78. Il y a quelque chose d'absurde dans ce spectacle de répression policière à répétition. C'est précisément pour en finir avec la manière forte que des élections ont été tenues à l'automne, non? Et c'est parce que les étudiants sont descendus massivement dans la rue, appuyés par des milliers de gens qui n'en avaient pas tant contre le gouvernement Charest, n'en déplaise au Parti Québécois, mais bien contre le machisme obtus de son leader, que le PQ (qui n'en menait pas large dans les sondages) a été élu.

Dit plus succinctement: jeunes + rue = PQ.

Or, tout se passe comme si le gouvernement Marois et les autorités policières se donnaient la main pour nettoyer, à l'eau de Javel s'il le faut, les résidus du printemps érable. Qu'on en finisse et qu'on n'en parle plus. Comme si tout ce qui était descendu dans la rue l'année dernière, brandissant la tête de Jean Charest sur piquets de bois, méritait leur estime, alors que ce qui en reste aujourd'hui n'était que racaille. Un très mauvais calcul, à mon avis.

D'abord, ce n'est pas parce que deux des trois fédérations étudiantes ont participé au Sommet sur l'éducation, ou que Léo Bureau Blouin fait désormais partie des leurs, que le PQ peut compter aujourd'hui sur les 18-34 ans.  C'est le propre des êtres vieillissants (j'en sais quelque chose) que de continuer à se trouver "pas pire" malgré l'usure du temps. On est les derniers à voir ce qui n'est plus comme avant, et cet aveuglement est vrai des partis politiques comme des individus. Le PQ peut bien se trouver toujours élégamment social-démocrate, encore pas pire, mais les jeunes, eux, n'en sont pas dupes. Le seul PQ qu'ils ont connu, et c'est vrai des membres de la FEUQ et de la FECQ comme de l'ASSÉ, est un parti qui, mise à part sa mission souveraine, ne se distingue pas beaucoup du Parti libéral, un parti de plus en plus porté sur l'économie davantage que sur l'environnement, la culture ou la pauvreté.

Ce n'est pas parce que le PQ a été de connivence avec les étudiants, il y a six mois, que le vase ne peut pas déborder à nouveau, en d'autres mots. D'autant plus que l'application du règlement P-6, tout comme la loi 78, pose un vrai problème de démocratie.  On nage dans l'arbitraire le plus total quand un règlement municipal (qui protège la chaussée et la libre circulation) l'emporte sur deux droits fondamentaux, celui de libre expression et de réunion pacifique, protégés par la Charte des droits et libertés, tant canadienne que québécoise. Gare à celui qui aurait la témérité de confisquer une deuxième tête de panda...

Deuxièmement, le comportement du gouvernement vis-à-vis des jeunes est d'autant plus incompréhensible qu'il vient d'inaugurer, fanfare à l'appui, la gouvernance souverainiste.
Bien avant un autre de ces pieds de nez au gros ours (fédéral) qui dort, grognon, au pied de la porte, ce sont plutôt des jeunes militants étudiants dont la cause a besoin. De la fougue, de la verve et de la mobilisation dont ils ont le secret. Si jamais le Québec est pour devenir indépendant, c'est de cette fibre-là, celle qui n'a pas peur de secouer la léthargie ambiante, qu'il faudra.

Malheureusement, la tactique mise de l'avant (la Commission sur l'assurance-emploi) a autant de chances de séduire les jeunes qu'un striptease de la Poune. Ce n'est pas par ce genre de stratégie bureaucratique des années 60, qu'Ottawa aura d'ailleurs vite fait d'ignorer (Stephen Harper n'est pas Lester B. Pearson), qu'on risque d'inspirer les troupes, à plus forte raison celles qui espèrent refaire le monde.

Encore une fois, depuis l'élection du PQ, et de la première Première ministre du Québec, je me surprends à marmonner: Pauline, ô ma soeur Pauline, ne vois-tu rien venir?...

mardi 2 avril 2013

Stephen Harper pour les nuls



Stephen Harper, qui n'a cessé de contrevenir aux promesses faites avant son élection, a fait quelque chose d'assez extraordinaire la semaine dernière, il a tenu parole. Le Premier ministre, qui dit "ne pas vouloir rouvrir le débat sur l'avortement", s'est assis de tout son poids sur son député Mark Warawa, l'empêchant de lire une déclaration anti-avortement. En muselant son député d'arrière banc, Harper contrevenait ici à une autre promesse, proche du crédo conservateur cette fois, celle de permettre plus de liberté de paroles aux élus.

C'est donc dire que le PM a pilé sur ses principes, et sur son monde, pour ne pas indisposer les féministes et progressistes parmi nous? Pas toujours facile à suivre, ce Harper, c'est le moins qu'on puisse dire. Après tout, s'est-il préoccupé à qui il déplairait avec son obsession de la reine d'Angleterre et la guerre de 1812? Pas du tout. Ou encore avec son intention de systématiquement soustraire le Canada des accords internationaux sur l'environnement? Encore moins.

Qu'est-ce qui fait courir l'homme à la main de fer et aux cheveux de plâtre? Au-delà du simple conservatisme, deux grandes tendances frappent chez lui: son souci de "repositionner" le Canada et son désir du pouvoir coûte que coûte.

Très ambitieux, Harper veut refaire l'image du Canada, depuis longtemps libérale, en une image plus conservatrice. De là, l'incessante et dispendieuse promotion d'une reine qui, même à Victoria, on aime de moins en moins, et d'une guerre insignifiante mais, bon, il faut bien plaire aux admirateurs de chair à canons.

La Reine, le militarisme, la GRC, l'Arctique (peu exploité par le passé) et une nouvelle attitude de matamore sur la scène internationale se veulent les nouveaux symboles d'un Canada revampé. Par conséquent, deux événements qui, eux, ont une réelle importance pour le pays, la création de l'assurance-maladie par Tommy Douglas (le père du NPD) en 1962, et la Charte des droits et libertés en 1982, loi extrêmement populaire auprès des Canadiens, sont passés complètement sous silence. Partisannerie oblige.

Au-delà du politicien conservateur soucieux d'imposer son look au pays, il y a en Stephen Harper un grand stratège dont Machiavel, ce grand prince de la fourberie politique, serait fier. En d'autres mots, il n'y a pas que le crédo conservateur (réduire les taxes, le déficit, l'interventionnisme d'Etat et promouvoir la famille) qui compte pour lui. Tout aussi important : garder le pouvoir, en piétinant ses principes s'il le faut.

Le phénomène de renier ses promesses en politique est largement répandu, c'est sûr, mais rendons ici à César. Les retournements de veste de la part de Harper sont particulièrement notoires. Dans l'opposition, il prônait plus de reddition de comptes gouvernementale, le droit du public à l'information, un Sénat élu, la non-ingérence dans les compétences provinciales et des finances publiques assainies. Toutes ces promesses ont été piétinées.


//Au chapitre de l'économie, les Conservateurs ont fait grosso modo comme les Libéraux: creusé le déficit, augmenté la taille du gouvernement et créé de nouveaux programmes. De plus, les données scientifiques ont été coupées, l'accès à l'information réprimé et la réforme du Sénat abandonnée. La décentralisation? La réforme de l'assurance emploi en fait une risée. On voit aussi ce qui est advenu de ce brave Kevin Page. Ayant trop souvent plongé le gouvernement Harper dans l'embarras, le poste qui devait nous éclairer sur les allocations gouvernementales est à toute fin pratique aboli.

Mais venons-en à l'avortement. Il s'agit ici d'une contorsion qui risque de coûter plus cher à Harper que toutes les volte-face énumérées plus haut. Des députés conservateurs se disent déjà exaspérés de la censure exercée par leur chef et une partie de l'électorat conservateur doit voir d'un très mauvais oeil ce flirt avec les pro-choix.

A venir jusqu'à maintenant, Harper réservait ses entreprises de séduction à ceux qui l'ont élu, l'électorat conservateur, une façon de compenser le fait qu'il mène sa barque un peu plus au centre que ne le voudrait un politicien de sa trempe. C'est de cette façon, assez habile, disons-le, qu'il a réussi à maintenir le pouvoir.

Des bonbons pour pacifier la base (le Bureau de la liberté de religion est un récent exemple), Harper en a l'habitude. Mais une main tendue au camp adverse? C'est du jamais vu. Pour la première fois, on voit une perle de sueur au front de l'imperturbable PM. Les sondages y sont sans doute pour quelque chose. Mais, visiblement, les troupes derrière le mouvement pour l'avortement intimident le chef conservateur de façon que, disons, les environnementalistes ne font pas.

Savourons au moins cette petite victoire.