mercredi 17 octobre 2012

Une fille qui brasse, il y en a pas 12,000



Malgré tous les commentaires générés par l'affaire "728" pas un, du moins que j’ai lu, qui parle du fait qu’il s’agisse d’une femme. Ce n’est pourtant pas anodin. On a beau dire que Stéfanie Trudeau n’est pas un cas isolé, si la désormais célèbre policière de la SPVM scandalise autant, et déclenche autant de menaces de mort, c’est en partie parce qu’elle est une femme.  
C’est immensément plus "laid" pour une femme de déraper comme elle l’a fait que pour n’importe quel de ses collègues masculins. Un homme qui joue le bourreau, notamment dans la police, n'a rien de très surprenant. Mais une femme?... Ex-responsable de la formation à la SPVM, Vincent Arseneau, écrivait dans Le Devoir cette semaine que l'attitude et comportement de la policière étaient ceux d'une "bête sauvage”. Ça m'étonnerait qu'il ait écrit ça d'un agent du sexe fort.
La transgression est d’autant plus outrancière, et le spectacle immonde, que c’est la nature (féminine) elle-même qui transgresse ici. Du moins est-ce l'impression qui s'en dégage. Il s'agit de quelque chose de plus grave qu'un simple pétage de plomb. Bref, on reste avec l'idée qu'il y a quelque chose de véritablement tordue chez une femme qui, visiblement, veut non seulement se comporter comme un homme, mais le pire macho qui soit.
Je n'ai pas non plus entendu ou lu le mot "lesbienne", mais c'est évidemment aussi ce que tout le monde pense tout bas. Un autre aspect qui n'arrangera rien pour les femmes dans la police.  Bien que l'incident 728 devrait avoir des effets bénéfiques sur l'attitude préconisée à la SPVM, comme sur les mécanismes de détection de "pommes pourries", ça risque aussi de mettre les policières un peu plus sur la corde raide. Dans un métier aussi manifestement masculin, il n'a pas dû être toujours facile pour les Stéfanie Trudeau de ce monde d'être acceptées. On a d'ailleurs un peu envie de lui demander ce qu'elle a mangé comme claques pour être bête de même. On ne naît pas méchante, on le devient.
Après de telles bavures, il se pourrait qu'on scrute la candidature de femmes polices plus attentivement, pour ne pas dire suspicieusement. Dommage. Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais, règle générale, les policières ne ressemblent aucunement à Stéfanie Trudeau par les temps qui courent. J'ai eu affaire à quelques reprises avec la police de Montréal au cours des derniers mois et, à chaque fois, j'ai été frappée par leur courtoisie, leur souci d'aider et leur empathie, tant du côté des policiers que des policières. Et pour ce qui est du physique de ces dernières, c'est à se demander si on ne les choisit pas un peu pour leur look. Elles sont belles à voir, ces policières, parce qu'elles semblent n'avoir rien sacrifié de leur attrait physique au culot que leur demande leur métier. C'est dire qu'il y a eu une évolution des moeurs depuis l'arrivée de Stéfanie Trudeau à la police de Montréal.
Mais sans doute y a-t-il encore du chemin à faire.
Dans son article, Vincent Arseneau distingue entre le modèle de police communautaire et celui de "combattant du crime", déplorant que la SPVM ait choisi d'augmenter les effectifs de ce dernier au détriment de l'autre. Tous ceux et celles qui soignent encore leurs bleus suite aux manifs de ce printemps se sont frottés à ce deuxième modèle et entretiennent, à juste titre, une piètre opinion de la police. Mais si, comme moi, pour des raisons de chicane de voisins, de violence conjugale ou de vol à l'étalage, vous avez eu affaire à l'autre genre de police, alors c'est possible d'avoir une toute autre impression des forces de l'ordre.
Souhaitons que l'affaire Stéfanie Trudeau face pencher la balance encore davantage vers le modèle soft des effectifs policiers que du modèle hard.

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